L’antique Cangiacum était, dit-on, dans la prairie sur le bord de la rivière La Teyssonne au lieu dit Les Places, près du donjon du château.
Le bourg actuel était traversé en sa longueur, jusqu’en Juillet 2010, par la désormais célèbre Route Nationale 7.
Changy date de la préhistoire : des pierres polies, des monnaies éduennes ainsi que des silex taillés, découverts aux Chatelards, le prouvent.
Après l’invasion celte, ce sont les romains qui s’installent dans notre région et Changy devient Ségusiave : la Séguavie est le groupement du Forez, du Roannais du Lyonnais et du Beaujolais.Puis les Romains furent soumis à l’occupation des Burgondes, eux-mêmes vaincus par les Francs avec leur Roi Clovis qui lui-même cèdera la place aux Carolingiens avec Charlemagne. Après le règne de Charlemagne, la France s’émiette en une foule de duchés, de marquisats, de comtés et de châtellenies. Changy appartient alors au Duché de Lyon. Un des possesseurs du duché Rodolphe III le fainéant fit donation de son royaume au Roi de Germanie Conrad le Salique.
Ces partages dynastiques troublèrent l’administration du Lyonnais et du Forez. Les premiers seigneurs de Changy devaient être vassaux des comtes du Forez, ils firent partie des Croisades sous la bannière des Comtes du Forez jusqu’en 1270.
De 1337 à 1435, Changy connaîtra la Guerre de Cent Ans supportant les exactions des pilleurs. En 1328 , Changy par suite de la réduction du Forez au nord, passe dans le Bourbonnais et en 1360 par le traité de Brétigny, revient au Forez.
Les premiers seigneurs connus habitant le château de la commune : 1236 Perrin de Change ou de Candiaco, 1311 Geoffroy Macibo, 1449 le noble Jean de Changy. Ces seigneurs semblent avoir été réduits à Arçon, antique paroisse.
Le vieux village des Places de Changy fut ravagé vers 1431 en même temps que Lespinasse par des bandes armées, des anglais, des bourguignons et par les écorcheurs avec leur célèbre chef Rodrigue de Villandrado.
En 1536, par la trahison du Connétable Charles III de Bourbon, Changy entre dans les possessions du Roi François 1er et son histoire deviendra celle de la France.
De 1562 à 1598, Changy fut désolé par les guerres de religions et appartenant aux provinces dites ligueuses, le bourg fut dévasté par les soldats de tous les partis. Le seigneur huguenot de Changy le Capitaine de Poncenat laissera un souvenir douloureux dans les villes de Feurs et de Montbrison aux côtés du terrible Baron des Adrets.
Le calme revenu, nombreux de hauts et grands seigneurs et de nobles dames font de Changy leur séjour, c’est que ce bourg était l’un des plus importants de l’époque, rebâti à la fin du XVe siècle autour de l’église et de la chapelle seigneuriale, plus près de la route royale, c’est un lieu de passage très pratiqué.
Au XVIIe siècle on transporta à Changy la Justice de Charlieu, à cause des luttes des officiers contre le prieuré et la turbulence de ses bourgeois. Juges, notaires, chirurgiens, médecins, apothicaires s’installent alors nombreux dans la commune.
Pendant la Révolution, Changy subit comme toute la région la cruauté du célèbre Javogues, comme ces changynois Gaspard Denoailly guillotiné, Durozier fusillé à Feurs et bien d’autres.
Sa position géographique valut à Changy d’être traversé, à toutes époques, par d’illustres voyageurs : Charles VII avec son armée y campa en 1440, François 1er en 1523 visita Changy, plus tard Napoléon 1er et le Pape Pie VII pour le sacre de l’Empereur. Changy vit passer les armées autrichiennes en 1814 et 1815.
Changy a sa Bienheureuse : Philippa de Champ- Milan née à Changy au XVe meurt de la peste le 15 Octobre 1451 en soignant les malades atteints par le terrible fléau. (explication dans l’actuelle église de Changy).
Monique VIALLA